Tout savoir sur la fiscalité du vendeur en viager

Vendre en viager est bien plus qu’un simple transfert de propriété : c’est une opération avec des implications financières importantes à connaître, du versement initial au calcul de vos revenus, en passant par la gestion des obligations fiscales et des biens. Explications.

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Est-ce fiscalement avantageux de vendre en viager ?

Est-ce intéressant fiscalement de vendre en viager ?

Oui, dans de nombreuses situations, cela permet au vendeur, qu’on appelle crédirentier, de bénéficier d’avantages fiscaux intéressants :

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Le saviez-vous ?

Le viager libre pour les biens loués : un moyen de profiter de la fiscalité avantageuse des rentes viagères 

Vendre en viager libre peut se montrer très intéressant pour des propriétaires bailleurs de plus de 60 ans. Non seulement le vendeur se libère des charges et des contraintes de gestion locative, mais il bénéficie aussi de la fiscalité plus intéressante de la rente viagère par rapport à celle des revenus fonciers. Ainsi, le viager libre loué assure des revenus à vie avec une moindre imposition, en toute tranquillité.

Bouquet et rente : ce qu’il faut retenir

Une fiscalité avantageuse

La rente est considérée par l’administration fiscale comme un revenu : elle est donc soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Cependant, elle est partiellement imposable selon l’âge du vendeur au premier prélèvement. La fiscalité est particulièrement avantageuse pour les vendeurs de plus de 70 ans, puisqu’ils bénéficiente d’un abattement de 70%.

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Attention

L’abattement fiscal est acquis une fois pour toute au moment du 1er versement de la rente viagère et il ne change plus en fonction de l’âge du crédirentier ensuite.

À noter que lors d’un viager, une fraction des mensualités perçues par le vendeur est imposée au titre de l’impôt sur le revenu, auquel viennent s’ajouter les prélèvements sociaux de 17,2%. Le bouquet, lui, est totalement exonéré des prélèvements sociaux (CSG-CRDS).

Pour estimer l’impôt sur votre rente selon votre situation, utilisez notre calculateur :

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Quel est l’abattement sur la rente par tranche d’âge ?

Âge du vendeur lors de l’entrée en jouissance de la rente Fraction imposable de la rente viagère
Moins de 50 ans 70%
De 50 à 59 ans inclus 50%
De 60 à 69 ans inclus 40%
70 ans révolus 30%


Il est donc plus intéressant fiscalement de vendre en viager après 70 ans.

Pour n’être imposé que sur 30% des mensualités, il est également possible de décaler l’entrée en jouissance de la rente en prévoyant dans l’acte de vente un premier versement après l’anniversaire de 70 ans.

Optimiser le moment de la vente


Il est souvent pertinent de vendre en viager occupé  après 70 ans : la déduction est alors maximum (70 % de la rente non imposable), et la valeur du bien subit moins de rabais lié à l’occupation restante. 

Avant 70 ans, il peut aussi être pertinent de se tourner vers des alternatives telles que la vente à terme, le prêt viager hypothécaire ou la vente avec bail viager.

Le cas du couple : si la rente est versée à deux vendeurs (conjoints, concubins, frères et sœurs, …), l’abattement est évalué selon l’âge du plus âgé et peut être recalculé en cas de décès si l’âge du survivant est plus favorable. Par exemple, Alain, 71 ans, et Martine, 68 ans, vendent en viager.

L’abattement de la rente viagère sera calculé en fonction de l’âge d’Alain, soit 70% d’abattement. Autre exemple, Michel et Monique ont vendu en viager alors qu’ils avaient tous les deux 67 ans. L’abattement est de 60%. Lors du décès de Michel, Monique a 82 ans et bénéficie alors d’un abattement de 70%.

La fraction imposable de la rente est donc soumise à l’impôt sur le revenu, auquel viennent s’ajouter des prélèvements sociaux à hauteur de 17,2 %. Ces prélèvements sont répartis entre 9,2 % de contribution sociale généralisée (CSG), 0,5% de contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et 7,5 % de prélèvement de solidarité.

Profiter de la fiscalité avantageuse des rentes viagères avec le viager libre

Pour des propriétaires bailleurs de plus de 60 ans, vendre les biens loués en viager libre est un moyen intéressant de profiter de la fiscalité avantageuse des rentes. À l’inverse de la rente, les revenus locatifs sont lourdement imposés. Avec le viager libre, le crédirentier se libère des charges et des contraintes de la gestion locative et bénéficie d’une fiscalité plus avantageuse grâce à l’abattement de 60 % ou 70 %. Ainsi, le viager libre loué assure des revenus à vie avec une imposition allégée.

Sans compter que vendre un bien locatif permet de se libérer des contraintes de gestion avec le locataire et tous les frais et impôts associés : taxe foncière, imposition sur les revenus fonciers, travaux, assurance propriétaire non-occupant, garantie loyers impayés, honoraires de gestion, charges de copropriété, changement de locataire, …

Quelle plus-value immobilière en viager ?

Comme toute transaction immobilière, la vente en viager peut être soumise à une taxation sur la plus-value. En pratique, les vendeurs sont le plus souvent exonérés de cette taxation car il s’agit de leur résidence principale ou de biens détenus depuis plus de 30 ans. On vous explique.

Comment s’applique la taxation sur la plus-value ?

Dans une transaction en viager la plus-value réalisée par le vendeur est imposée au taux forfaitaire de 36,2% :

Pour déterminer la plus-value imposable il faut d’abord déterminer le montant total de la plus-value réalisée et ensuite appliquer les abattements pertinents.

Lorsqu’elle dépasse les 50 000 €, une taxe supplémentaire s’applique, à un taux compris entre 2 % et 6 % selon les chiffres. La taxation s’applique au titre de l’année de la vente.

Comment calculer la plus-value d’un bien vendu en viager ou en nue-propriété ?

Pour calculer la plus-value en viager, il convient d’établir la différence entre le prix de vente et le prix d’acquisition.

Prix de vente à considérer pour le calcul de la plus-value

Le prix de vente retenu pour le calcul de la plus-value en viager correspond au prix de vente en viager, c’est-à-dire à la somme du bouquet et du capital à verser en rente. Pour une nue-propriété, il s’agit de la valeur du capital net perçu le jour de la transaction.

Ce prix est donc inférieur à la valeur libre du bien. Prenons l’exemple d’un bien d’une valeur vénale de 400 000 € La base sur laquelle s’applique le calcul de la plus-value est de 250 000 €, ce qui correspond au prix de vente en viager.

Prix d’achat retenu

Le prix d’acquisition retenu est la valeur fiscale de la nue-propriété au moment de l’achat. Cette valeur est déterminée en fonction de l’âge du vendeur au moment de la vente en viager et elle se calcule à partir du barème fiscal de l’article 669 du code général des impôts.

Âge de l'usufruitier Valeur de l'usufruit Valeur de la nue-propriété
Moins de :
21 ans révolus 90% 10%
31 ans révolus 80% 20%
41 ans révolus 70% 30%
51 ans révolus 60% 40%
61 ans révolus 50% 50%
71 ans révolus 40% 60%
81 ans révolus 30% 70%
91 ans révolus 20% 80%
Plus de 91 ans révolus 10% 90%

Exemple : 

Ainsi, pour un vendeur âgé de 79 ans au moment de sa vente en viager, le prix d’acquisition retenu sera égal à 70% du prix d’achat de son bien. Pour un bien acheté 340 000 €, le prix d’achat retenu sera donc de 70% x 340 000 € = 238 000 €. Au jour de la vente en viager, on suppose que le bien a pris de la valeur et vaut 400 000 €. Le prix de vente considéré sera alors le prix de vente en viager, soit 250 000 €.

Dans cet exemple, le vendeur réalise une plus-value de 250 000 € – 238 000 € = 12 000 €, alors même que son bien a pris 60 000 € de valeur entre l’achat et la vente.

A noter que ces frais sont déductibles dans la proportion retenue pour la valeur de la nue-propriété.

Pour reprendre l’exemple précédent, il est possible d’ajouter au prix d’acquisition les frais de notaire à hauteur de 70 % x 7,5 % x 340 000 € = 17 850 €. Le prix d’acquisition final retenu est alors de 238 000 € + 17 850 € = 255 850 €. Avec un prix de vente en viager de 250 000 €, il n’y donc pas de plus-value.

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Important

Le vendeur doit payer la plus-value sur l’ensemble du prix de vente en viager alors même qu’il ne perçoit que le montant du bouquet le jour de la vente. Dans le cas où la rente est importante par rapport au bouquet, cela peut engendrer un problème de trésorerie. Il convient donc de s’assurer que la somme initiale perçue permette bien de couvrir cette imposition.

Exonérations fréquentes

Si le bien est votre résidence principale ou acquis il y a plus de 30 ans, vous êtes totalement exonéré d’impôt sur la plus-value immobilière.

Si la durée de détention de votre bien est comprise entre 22 et 30 ans, seuls les prélèvements sociaux restent dus. Autrement, des abattements progressifs s’appliquent en fonction de la durée de détention de votre bien, , entre 5 et 21 ans.

Vendre en viager permet-il de réduire son IFI ?

En vendant en viager occupé ou en nue-propriété, vous ne déclarez plus la valeur totale de votre logement à l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), mais uniquement celle du droit que vous conservez : usufruit ou droit d’usage et d’habitation (DUH).

Exemple : un propriétaire de 82 ans qui conserve l’usufruit ne déclare que 20 % de la valeur libre du bien. Avec un simple DUH, ce taux descend à 12 %.

Pour un logement estimé à 1,8 M€, cela revient à une base taxable réduite à 360 000 € (usufruit) ou 216 000 € (DUH).Le viager occupé et la nue-propriété permettent donc d’alléger fortement, voire de supprimer l’impôt sur la fortune immobilière.

Taxes et charges locales : qui paye quoi en viager ?

Le paiement de la taxe foncière et des charges varie selon le type de viager considéré:

Vente à terme : une alternative plus stable

Une fiscalité essentiellement favorable

Le paiement à terme est une modalité de paiement et le régime fiscal qui s’applique est celui des plus-values immobilières. Les cas classiques d'exonération pour résidence principale ou durée de détention de plus de 30 ans s’appliquent, ainsi que les abattements progressifs en fonction de la durée de détention.

Mais l’avantage fiscal de la vente à terme réside surtout dans le fait que le vendeur ne paiera aucun impôt ni sur le comptant, ni sur les mensualités qui ne sont pas considérées comme des revenus fonciers, mais comme le paiement échelonné du bien.

Qui paie les taxes dans une vente à terme ?

Le paiement des impôts locaux dépend de ses modalités et du droit conservé par le vendeur :